Le film Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese a inspiré le thème du défilé Louis Vuitton automne/hiver 2024/2025, qui a conclu le premier jour de la Fashion Week de Paris en janvier 2024.
Pharrell Williams a présenté son troisième défilé pour Louis Vuitton ce mardi 16 janvier 2024 à 20h dans le Jardin d’Acclimation. Cette collection de montagnes en automne-hiver 2024-2025 retrouve le style western dans un décor désertique.
Pharrell Williams est vraiment un showman, peut-être à cause de sa carrière musicale et de sa personnalité polyvalente. En tant que directeur créatif chez Louis Vuitton, il a réussi à créer une collection automne-hiver 2024-2025 aussi mémorable que son premier défilé pour la marque, qui s’était tenu sur le Pont Neuf à Paris. Cette fois-ci, il a choisi le Jardin d’Acclimatation dans le 16e arrondissement de Paris comme lieu. Pour cette saison, il a puisé son inspiration dans le style western américain et le vêtement de travail, tout en ajoutant la touche distinctive de Louis Vuitton.
Le nouveau western de Pharrell Williams célèbre la rencontre entre les vêtements de cowboy et l’iconographie amérindienne. Iconographie, car, il faut l’avouer, si Pharrell Williams avait réuni ces deux communautés dans son édition automne-hiver 2024/2025 d’American History, la véritable histoire ne raconterait pas la même chose. L’interaction entre les deux cultures permet aux ateliers de couture de Louis Vuitton de mettre en valeur leur savoir-faire.
Côté cow-boys : des vestes à franges, des chapeaux Sheriff, des Stetson, des santiags, du denim (bien sûr) orné de perles, de sequins ou adouci de motifs floraux, des pantalons en cuir gaufrés pour imiter une selle, et des plaids pour les nuits fraiches dans le désert. Doté d’un motif en damier de style traditionnel. Denim, cuir et matières premières arrivent patinés, comme s’ils avaient vieilli au soleil des prairies de l’Ouest américain.
Côté amérindien : travail des pierres fines, peintures artisanales et broderies. Les couvertures Parfleche et les écharpes Dakota Flower sont créées par des artistes et artisans de la région du Sud-Ouest, Dakotas et Lakotas (tribu des Sioux).
À la fin du programme, les artistes Dakotas et Lakotas apparaissent sur le podium avec leurs instruments traditionnels, preuve de leur volonté de revaloriser la culture des Indiens d’Amérique (au risque, du reste, d’être accusés d’appropriation culturelle).
Les Native Voices of Resistance, un groupe de pow-wow composé de chanteurs originaires des nations amérindiennes d’Amérique du Nord, présentent la performance. Les vêtements portés par les artistes, créés à partir de dessins conçus par Dee Jay Two Bears de la tribu sioux de Standing Rock, sont ornés de motifs de comptage hivernal modernes, retraçant l’histoire de la collaboration et de la création de la collection à travers le langage visuel des glyphes.
Il convient de souligner deux éléments qui ont marqué le défilé : la présence de silhouettes féminines, qui sont un sujet courant à l’époque du non-genre mais qui est interpellant en raison du fait que Nicolas Ghesquière est le créateur de la femme chez Louis Vuitton et la présence d’un manteau impressionnant en fourrure (semblable au renard) et du célèbre sac Speedy en crocodile. Les militants de Peta ne sont pas invités à prier pour exprimer leur insatisfaction en intervenant sur le show.